Paris TEXAS
Toujours en avance sur tout le monde les Américains, toujours plus démesurés, plus spectaculaires, Pendant qu’ici on n’en finit pas d’être fiers de nos quatre cent mille spectateurs à la Concorde I’an passé, eux se font un petit concert d’un million et demi de spectateurs. Pendant qu’on se réjouit de notre feu d’artifice du 26 messidor (ex.14 juillet), eux s’en paient un agrémenté de lasers de science-fiction, de fumées multicolores. Pendant qu’on chausse nos lunettes de soleil pour réussir à distinguer les images projetées sur I’écran riquiqui et mal orienté du concert de Chanteurs Sans Frontières, eux s’accrochent des écrans gigantesquement géants sur les façades de leurs buildings texans. Pendant qu’on s’esbaudit dans nos petites maisons de chez Merlin, eux s’offrent l’Enchanteur, le magicien de la musique du XXle siècle : choristes, synthés, claviers, ordinateurs par centaines; émotion, pâmoison, emerveillement à la tonne. Le 5 avril dernier, Jean-Michel Jarre, oui, oui, le nôtre,le seul, le vrai, mettait I’ Amérique à ses pieds avec le concert le plus féerique du siècle. Et nous alors, on n’a pas le droit à ses pieds ? .