- Yamaha KX 5 (1986) – Ce clavier de commande midi portable fut spécialement redécoré pour les concerts de Houston et de Lyon. Jarre s’en sert pour jouer les “tup tup” de Ethnicolor.
- Eko computerythm (1973) – Boîte à rythmes analogique programmable par bouton-poussoir. Cet instrument a été rendu célèbre grâce au clip d’Oxygène IV. Les diodes rouge viennent ponctuer les accords de morceau mythique de JMJ avec harmonie.
- Moog 55 (1966) – Synthétiseur analogique modulaire rendu célèbre par le “Swith on Bach” de Walter/Wendy Carlos. Le Moog 55 fut aussi important que le Fairlight CMI II lors de l’enregistrement de Zoolook.
- Moog taurus (1979) – Synthétiseur analogique sous forme de pédalier d’une octave. Spécialement conçu pour le jeu de basse au pied. Cet instrument est utilisé sur “Les chants magnétiques”.
- Doctor click (1982) – Boîte de synchro universelle non MIDI. Une tentative de Garfield Electronics pour rendre compatible les différentes horloges de différents instruments. Cet appareil a servi à gérer les différents claviers sur l’album Zoolook.
- ARP 2500 (1970) – Synthé analogique modulaire à deux voies. La réplique d’ARP à Moog sur laquelle les cordons de patches sont remplacés par des matrices à glissières. Cet instrument rarissime a été utilisé par JMJ sur les albums mythiques Oxygène et Equinoxe. Les vagues que l’on entend sur Oxygène VI sont tirées de l’ARP 2500. Michel Geiss fut représentant d’ARP en 1974 et par ce biais il rencontra JM Jarre.
- Yamaha CS 60 (1977) – Synthétiseur analogique polyphonique. Le premier synthé à mémoire (une seule !). Jarre utilise rarement ce synthé, il est à peine perceptible sur l’album Equinoxe. En revanche le Yamaha a engendré le “son” de Vangelis sur les albums “Chariots of fire” et “Antarctica”.
- EMS Vocoder 1000 (1978) – La version compacte du Vocoder EMS à matrice. Le vocoder est un instrument qui permet de transformer la voix en instrument électronique. Jarre a utilisé cet instrument sur Equinoxe IV pour la première fois. Par la suite JMJ a abondamment employé le vocoder Sur Zoolook il est l’instrument qui soutient le Fairlight. Jarre s’amuse à transformer des phrases aussi banales que “Dansez sur cette chanson obsedante” (sur Blah blah café) en séquences rythmiques impressionnantes. Métamorphoses est en quelque sorte le Zoolook II et il n’est donc pas étonnant d’y retrouver de nombreuses voix vocodorisées.
- Oscar 1 (1983) – Synthétiseur monophonique à oscillateurs numériques et filtres analogiques, avec synthèse additive et arpégiateur. “Rendez-Vous”
- Fairlight Serie II (1979) – Premier échantillonneur pour musicien, résolution 8-bits, fréquence d’échantillonage 20 kHz. Utilisé pour les “Chants Magnétiques” et instrument de base de l’album “Zoolook”.
- Lag Circulaire (1988) – Clavier maître MIDI à clavier circulaire conçu pour respecter l’ergonomie de l’avant-bras. Concerts de Docklands.
- Les instruments d’aujourd’hui – Clavier maître Elka MK88, Akai MPC 60, S 1000 et S 1000 PB Akai, Dynacord ADD-One.
- Oberheim TVS1 (1974) – Synthétiseur analogique modulaire à deux voix, avec mini-séquenceur 8-notes. “Equinoxe”
- Lag Insecte (1988) – Clavier maître MIDI dont les touches sont remplacées par une surface semi-conductrice sensible à la pression et dont les “antennes” servent aux changements de programmes et au picth-bend. Concert des Docklands.
- Eminent 310 (1971) – Orgue d’appartement à deux claviers et pédalier (sans boîte à rythmes). Le “son” d'”Oxygène” et d'”Equinoxe”.
- Korg Mini Pops (1974) – Boîte à rythmes analogique à presets sans interface. Les rythmiques d'”Oxygène”.
- Matrisequencer 250 (1979) – Conçu et réalisé par Michel Geiss. Séquenceur duophonique (2×50 notes ou 1×100 notes) programmable par matrices. Sorties de commandes en tensions et interface MIDI. Séquences en demi-tons sur 5 octaves et notes de la blanche au triolet de triples-croches. Non commercialisé. “Equinoxe”.
- Fairlight Serie III (1986) – Evolution de la série II. Echantillonneur 16 bits, fréquence d’échantillonnage à 44,1 kHz. “Révolutions”
- RMI Harmnonic Synthesizer (1975) – Premier synthétiseur à synthèse additive. Le fameux son chorus d’Oxygène IV.
- EMS VCS 3 (1967) – Synthétiseur analogique à programmation matricielle. Le tout premier synthé de Jean Michel Jarre. “Ballet AOR” à l’Opéra de Paris.
- Rythmicomputer (1979) – Conçu et réalisé par Michel Geiss. Boîte à rythmes programmable à microprocesseurs et percussions analogiques synchronisée avec le Matrisequencer 250. “Equinoxe”.
- Seiko DS 250 (1985) – Synthétiseur numérique à synthèse additive. “Rendez-Vous”
- Le VCS3
- Le RMI
- L’ARP 2500
- L’AKS
- Le Mellotron
Le VCS3
C’est son premier synthétiseur. En 1967, Jean Michel Jarre troque une guitare et un magnétophone à bande Grundig contre cette version plus accessible du Moog modulaire inventé outre-Atlantique par Robert Moog – et popularisé par Walter, devenu Wandy Carlos sur l’album kubrickien Switched on Bach. Ce pionnier européen VSC3 a été conçu à Londres par Peter Zinovieff. Jarre part à sa rencontre. Et négocie l’objet 500 livres. « Il y a une innocence très poétique dans les premiers synthétiseurs. Cette vision technologique s’apparente à l’invention de l’hélicoptère dans l’aviation : irrationnelle, surréaliste, d’un futur qui s’invente encore.»
A l’époque, JMJ sort à peine du GRM (Groupe de recherches musicales) dirigé par Pierre Schaeffer. Il a 20 ans. Il est fasciné par cet enseignement de l’électro-acoustique, dont il compare le travail sur la matière à l’approche abstraite d’un Jackson Pollock en peinture. «Pierre Schaeffer m’a appris que la musique ne se réduisait pas à une suite d’harmonies, mais à des textures. Que la différence entre un bruit et un son était une histoire de geste.»
Le RMI
Sous le «Digisequencer Geiss», pièce unique commandée en 1978 à l’ingénieur Michel Geiss, le RMI serait l’un des premiers synthétiseurs à fréquences additives, nous apprend Jarre. En mettant des cales, comme des pinces à linge, il est possible de produire des boucles – en mode aléatoire ou non. Jean Michel Jarre s’est acheté la chose en 1975 avec les droits d’auteur des Mots bleus écrit pour Christophe. «C’est sur cet instrument que j’ai composé Oxygène.Contrairement à ce que faisaient Kraftwerk ou Tangerine Dream, j’étais obsédé que les sons ne sonnent jamais pareils.» L’instrument fait face à un Eminent 310, instrument hollandais caractéristique d’Oxygène, avec son système d’écho-delay repris sur bande, qui donne son côté spatial à Oxygène. Pourtant, nous dit JMJ, c’est un album fait pour «la biosphère plutôt que la stratosphère».
L’ARP 2500
Là encore, bonne chance pour s’y retrouver. Des fiches, des branchements. «L’intérêt d’un synthétiseur, dit Jean Michel Jarre, c’est de créer ses sons. Avant que ça ne devienne des cartes à sons, il n’y avait rien quand on les recevait. Cela les a coupés d’un public. Pourtant, ça se fait de manière intuitive, en rentrant dedans, en essayant. Au bout d’une heure, je suis sûr que vous arriveriez à quelque chose.» Merci du compliment. Mais ça ne répond toujours pas à la question : comment s’y retrouve-t-on ? «Pour ma part, je procédais avec des polaroïds pour mémoriser mes réglages.»
L’AKS
Trois espèces de valises «James Bond» font face à Jean Michel Jarre – une fois retourné, le couvercle fait office de clavier tactile. Elles sont plusieurs, parce qu’elles ne disposent pas de mémoire. Ces machines, qui ressemblent à des jeux de bataille navale avec leurs pions de couleur, n’accueillent chacune qu’un son programmé.
Actionnés à l’aide de gros curseurs, des sons d’avions et de vent en sortent comme des vagues. A nouveau, il est question de geste. «Comme un chorus de guitare, il n’y a pas là l’effet pattern de l’ordinateur. On le joue à la main. C’est ce qu’on a essayé depuis de faire avec une souris d’ordinateur. Mais l’intérêt de tous ces instruments est de provoquer des allers-retours entre la main et le cerveau.» Même pas besoin de parler d’héritage (Air, Sébastien Tellier, etc.) ou de l’échec du numérique à avoir inventé ses instruments, JMJ poursuit: «Comme tout jeune groupe de rock rêve de se procurer une Fender Telecaster d’origine, ces instruments sont revenus dès lors qu’on s’est aperçu qu’on n’avait pu les reproduire. Comme les Stradivarius vers lesquels on revient toujours quatre siècles après, il y a là un savoir-faire, un secret qu’on n’a pu retrouver.»
Le Mellotron
La bête pèse pas moins de 400 kg. Dessus, Moody Blues et autres Beatles ont commis quelques succès (Strawberry Fields Forever). A côté d’un Moog arraché une petite fortune (10 000 dollars) quand les Japonais débarquent avec leurs DX7, provoquant le déclin de Robert Moog, ce Mellotron peut être vu comme l’ancêtre du sampleur. Le principe : chaque touche déclenche un son préenregistré sur une bande – trois possibilités de son par touche, flûtes, etc. -, et la bande tourne encore sept secondes une fois la touche lâchée. Quand il en a fait le tour, Jean Michel Jarre a envoyé ses propres sons au fabricant pour qu’il les intègre à l’instrument. Ça, c’était bien avant que les Japonais du DX7 ne lui piquent ses sons. «Il n’y a pas de copyrights là-dessus.»