La Concorde tricolore

La Concorde tricolore

Paris bleu – blanc – rouge, la grande de la place de la Concorde pour le 14 Juillet était à annoncée 22 heures. Arriver à une heure et demie à l’avance était raisonnable. L’air était doux, et on pouvait espérer un endroit où on pouvait s’inslaller comodémenl. Mais non. Des rues convergent et des Champs-Elysées – jalonés par des vendeurs de saucisses et par les cars des forces de l’ordre se déversait une foule flâneuse qui trébuchait sur les innombrables super- prudents. Beucoup étalent déjà assis à même les pavés. Certains étaient carrément allongés, faisant semblant de bronzer comme sur une plage surchargée. D’autres encore étaient debout, un peu hésitants, surtout les femmes à hauts talons, prêtes pour les bals de nuit. Au milieu, un malin vendait des canettes de bière dans un baquet d’eau fraîche. Près barrières, des jeunes gens offraient contre 2 francs un quartier de pastèque.

Les nostalgiques de Woodstock

Parvenus en face de l’.échafaudage encadré de deux panneaux (« Mairie de Paris » en rouge et « Europe 1 « en bleu) tout espoir de confort minimum était perdu, d.aulant plus que le Public s’.épaisslssait par flots. Un public détendu et hétérogène. un peu comme à la Fête de l’Humanité : des familles traditionnelles, des couples jeunes et vieux des bandes de jeunes cadres bien coiffés, des nostalgiques de Woodstock. Avec, en plus nombre incroyable de cosmopolites et quelques habitués nocturnes des bosquets des Tuileries, venus prendre un bain d’innocence.

Restait donc à repartlr à contre- courant, attelndre la rue du Faubourg-Saint-Honoré pour tenter sa chance de I’autre côté de la place. La rue Royale était barrée. Les gendarmes, souriants, mals Incorruptibles, réslstaient aux sourires et aux sollicitations du genre : « Je veux seulemenl prendre un verre chez Maxim’s, « Quant aux autres rues, elles étalent totalement engorgées, et la foule se déversail toujours. Restait donc à courir jusqu’à sa télévision pour la retransmlssion sur TF 1 et en Eurovision. Après un faux départ, un long blanc meublé n’lmporte comment par le présentateur Claude Dufresne, on a entendu la musique de Jean-Michel Jarre qui a conçu I’ensemble du spectacle. Et surtout on I’a vu lui. On l’a vu manipuler ses consoles et ses synthétiseurs, ôter et remettre son casque, s’engoisser, fermer les yeux, prendre un air lnspiré. On pouvait croire que Paris le fêtait. On a vu quand même la partie audiovisuelle, les images scandées au rythme de la musique, projetées sur les pierres des hôtels, des paysages, des animaux irréels, des gravures du temps, des photos d’aufourd’hui, des desslns genre Pop’art un petit peu désuets… Elles étaient montrées en gros plan ou se partageaient I’ecran avec Jean-Mlche Jarre, et on ne se rendait pas compte de I’effet produit sur place. Mais trois gendarmes mobiles. Interviewés sur Europe 1 – Qui diffusalt également la fête en direct, – ont declaré émus, qu’il « fallait le voir pour le croire » . Et la soirée s’est terminée par un feu d’artifice sur les fontaines éclairées, fantastique, féerique, une grandloss splendeur. On n’a encore rien Inventé de plus beau que ces joyaux d’un instant

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