Les chants magnétiques de Jean-Michel Jarre
Dans son propre studio édifié grâce au succès mondial de ses deux précédents albums (Oxygène et Equinoxe), Jean-Michel Jarre met en scène des paysages sonores et ne conçoit évidemment pas la musique en termes de notes, de code, d’harmonie, mais de sons et de bruits. La musique naît du bruit de la nature ; elle est l’organisation des sons.
Jean-Michel Jarre aime les figues libres. L4esprit ouvert, et avec la volonté de ne pas s’enfermer subrepticment dans un carcan ou un ghetto, il a exploré depuis treier ans – en 1969; il collaborait au Groupe de recherches musicales de Pierre Schaeffer – divers moyens à sa disposition pour faire de la musique. Il a composé un ballet pour l’Opéra de Paris et dans le même temps il a conçu un thème musical pour une publicité de Coca-Cola, imaginé une musique d’aéroport et travaillé pour Muzak, l’entreprise américaine de musique programmée. Ses deux derniers albums ont été utilisés par les gynécologues américains pour des acouchements en musique.
Jean-Michel Jarre se sert de la lutherie adaptée à son époque, c’est-à-dire le synthétiseur. Il travaille sur les sons comme un peintre fabrique ses couleurs. Il voyage avec ses émotions et ses perceptions. De ses dernières explorations, il nous rapporte aujourd’hui un nouvel album : les Chants magnétiques.
En octobre prochain, Jarre donnera une série de concerts en Chine. Avec son synthéseur, il dialoguera avec des musiciens chinois s’exprimant sur leurs instruments traditionnels. Jean-Michel Jarre escompte beaucoup de cette rencontre préparée par un premier séjour à Pékin et à Shanghaï il y a un an. « J’ai fait des mini-concerts aux conservatoires de Pékin et de Shanghaï, dit Jarre. Et il y a eut un enthousiasme précis, car il a, curieusement, une grande similitude entre les tmbres harmoniques des instruments chinois et ceux du synthétisuer. »