Dans l’antre de Jean-Michel Jarre « Tel un peintre dans son atelier » (Le Progrès, oct 2015)

Dans l’antre de Jean-Michel Jarre « Tel un peintre dans son atelier » (Le Progrès, oct 2015)

Dans l’antre de Jean-Michel Jarre « Tel un peintre dans son atelier »

Electro. À quelques kilomètres de Paris, en bords de Seine, le musicien travaille au milieu d’une impressionnante collection d’ordinateurs, de claviers noirs et blancs et d’écrans.

Photos Joël Philippon

 

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Jean-Michel Jarre voit son studio comme « l’atelier d’un peintre », une tanière où il aime travailler en solitaire, mais qu’il a cette fois ouvert à d’autres musiciens pour son nouvel album, où il se promène dans 40 ans de musique électronique.

« Bienvenue dans l’endroit où j’ai passé une bonne partie de ces quatre dernières années », annonce le créateur d’« Oxygène », « Equinoxe » et « Rendez-Vous », devenus de véritables hymnes, en accueillant son visiteur au milieu d’une impressionnante collection d’ordinateurs, de claviers noirs et blancs et d’écrans.

À l’exception de sa fameuse « harpe laser », tout l’univers Jarre est là. « Ça, c’est le premier synthé que j’ai eu. J’avais vendu ma guitare et mon ampli et j’étais parti à Londres pour acheter le premier synthé européen existant, le VCS3. La moitié d’Oxygène a été faite avec ça », sourit le musicien français de 67 ans à la silhouette juvénile, en manipulant les boutons d’un antique synthétiseur.

« Un instrument qui marche toujours » et a été « beaucoup utilisé » sur « Electronica 1 : The Time machine », son nouvel album.

Des bandes magnétiques scotchées tournant en boucle…

À côté de la vénérable machine trône une autre « pièce de musée », l’ARP 2500, synthé notamment utilisé par les Who et que Jean-Michel Jarre a intégré dans le morceau qu’il a écrit avec le guitariste du groupe britannique, Pete Townshend.

Pour ce nouvel album, dont le second volet est annoncé pour avril, il a décidé de croiser son univers avec des artistes de différentes générations « qui ont été, ou sont, une source d’inspiration, tous liés directement ou indirectement à la scène électronique sur quatre décennies ».

Jean-Michel Jarre a accueilli plusieurs musiciens dans son antre, dans la banlieue de Paris. « Ce n’est pas facile d’ouvrir la porte de son studio, de partager ses secrets, ses tics, ses tocs et ses points faibles. J’ai été touché par le fait que chacun me laisse entrer dans son univers comme je le fais de mon côté. »

On croise dans ce projet quinze artistes dont Moby, 3D de Massive Attack, Vince Clark, Gesaffelstein ou le duo français Air avec qui il a conçu un ambitieux morceau, « Close your eyes », voulu comme une rétrospective « pour passer en revue toute la lutherie électronique depuis 80 ans » : la rythmique d’introduction provient ainsi de simples bandes magnétiques scotchées et tournant en boucle sur un lecteur, alors que les derniers sons du titre proviennent d’un iPad.

Visuellement, l’inventeur de quelques-unes des plus grands-messes « sons et lumières » des années 80 et 90 à Paris, Houston ou Moscou, rêve aussi de mettre son grain de sel dans l’univers « aujourd’hui très codé » des festivals.

« Il y a une approche presque communiste des choses, avec des gens tous logés à la même enseigne, avec la même scène, le même matériel », constate-t-il.

 

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