Quand Jarre s’offre un casting de luxe (L’Avenir, oct 2015)

Quand Jarre s’offre un casting de luxe (L’Avenir, oct 2015)

Quand Jarre s’offre un casting de luxe (oct 2015)

Thierry DUPIÈREUX – L’Avenir

Jean-Michel Jarre est de retour pour un voyage en bonne compagnie. Quinze invités se pressent dans un album réjouissant.

Sacré Jean-Michel Jarre. Huit ans d’absence discographique et le voilà qui déboule avec un «Electronica» terriblement ambitieux dont la suite est déjà annoncée pour l’année prochaine. Le pionnier de l’électro française s’est trouvé un beau ballon d’oxygène en jouant à fond le jeu de la collaboration. Chaque morceau de son album est, en effet, assorti d’un invité. La liste est riche, diversifiée, parfois déroutante.

Intelligemment, Jarre est, entre autres, allé se frotter à la jeune génération. On retrouve ainsi Boys Noize, Gesaffelstein, Armin Van Buuren, M83 ou encore Fuck Buttons qui offre sans doute une des pièces les plus séduisantes de la série en mariant les sonorités de Jarre à des volutes musicales plus psychédéliques.

Parmi les convives, on épinglera encore la présence de Moby, Tangerine Dream, Laurie Anderson et… Pete Townshend. Pas vraiment electro, le guitariste des Who se fend pourtant sur Travelator (Part 2), d’un morceau épique et déjanté qui donne vraiment envie de se plonger dans la suite. Ces 3’10’’ de fulgurance ne sont en fait qu’une partie d’un mini-opéra-electro dont le reste devrait être pressé sur un maxi prévu pour décembre.

Toute la valeur de cet album tient dans la façon dont les invités, à l’instar de Townshend, se sont investis dans l’univers du compositeur. Jarre a réalisé pour chacun d’eux une maquette très poussée qui, ensuite, a été sujette à créativité, échange et réinterprétation. On est bien loin de ces albums de remixes un peu patauds censés remettre en selle un artiste «culte». Ici, Jarre est à la barre et s’est offert un équipage de luxe motivé. De quoi faire un bon disque.

Jean-Michel Jarre, «Electronica 1 – The Time Machine », Sony

La plus psychédélique

Déjà, la pochette est un poème, cet œil vous fixe depuis 1973. À l’époque, l’illusionniste Dominique Webb jouit d’une notoriété médiatique grâce à la télévision et ses shows à l’Olympia. Quoi de plus normal que de profiter de sa célébrité pour sortir un disque! Sur Hypnose, 45 tours désormais très recherché, le magicien s’échine à vous hypnotiser, par la voix, sur une mélopée électronique d’un jeune homme de 25 ans qui se fera connaître trois ans plus tard avec le célèbre Oxygène.

La plus littéraire 

C’est un des morceaux les plus connus de Jean-Michel Jarre et pourtant, on ne lui en attribue que rarement la paternité. Les Mots Bleus ne sont rattachés qu’à Christophe et à sa voix fragile. Grave erreur, d’autant plus, qu’en cette occasion, ce n’est pas en tant que compositeur, mais bien comme parolier que Jean-Michel Jarre officie. Eh oui, ces «mots qu’on dit avec les yeux » et «qui rendent les gens heureux » sont signés de sa plume.

La plus pouet pouet

Au début des années 70, le jeune Jarre s’associe à Samuel Hobo, un chanteur et joueur d’harmonica. Ensemble sous le nom de Foggy Joe, ils vont publier un 45 tours baptisé Zig-Zag Dance, une scie absolue dont la bête mélodie vous colonise la tête en 5 secondes. Dans certains pays, ce vinyle s’offrira en face B le puissant Blackbird, signé par un certain Jammie Jefferson qui n’est autre que Jean-Michel Jarre. Ce dernier titre mérite, lui, plus qu’une oreille distraite.

 

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